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21. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien quatrieme. Sur la vanité & le danger des Bals, & des Danses en particulier, Tiré de la Bibliotheque des Predicateurs, composé par le Reverend Pere Vincent Houdry de la Compagnie de Jesus. » pp. 57-66

Le demon ne trouve point de moyen plus puissant pour obtenir d’Herode la mort de ce grand Hommé, qui faisoit l’admiration de la Judée, que de faire danser devant le Roi une fille mondaine, bien parée, & fort adroite à cet exercice. […] une fille chrétienne, qui aura vecu dans la modestie, croyant qu’il lui est permi de prendre quelque chose extraordinaire se met au hazard de se perdre. […] Par exemple, un desir criminel conçû dans le bal, sera imputé à celui, qu’il a formé, à celle qui par son peu de modestie y aura donné occasion, au pere, & à la mere de cette fille, qui lui ont permis d’aller au bal ; à celui qui donne le bal, & qui est responsable de tous les pechez, qui s’y commettent… O mon Dieu, s’écrie saint Ambroise combien un seul peché fait-il des coupables ! […] Neanmoins on peut dire à la honte de plusieurs Meres chrétiennes, que leurs filles sçavent plûtôt un pas de danse, que les principes de leur religion, tant elles ont soin de les rendre agréables au monde. […] une assemblée de personnes agréables, bien parées, qui ne songent qu’à se divertir a prendre leurs plaisirs ; ils y voyent des femmes, & des filles, qui font tout ce qui peuvent pour se faire admirer & pour plaire ; & des hommes, qui font tout ce qu’ils peuvent pour leur temoigner qu’ils les admirent, & qu’ils les aiment.

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