J’ai tâché d’y peindre Les ravages d’un feu qui s’irrite & fermente dans un cœur isolé, ces dechiremens d’un être separe de lui-même, qui ne conserve d’energie que pour prouver que tout est soumis à un physique imperieux qu’il est affreux de n’avoir plus à combattre. […] Quelles sont nos vertus, si l’amour est un crime Ces doux fremissemens, ces feux & cette ivresse Sont des secret tributs qu’il rend à son auteur : Et ne savoir nuir, par un heureux lien, Les plaisirs d’un amant aux devoirs d’un chretien… Dieu qui creusa l’abyme où ton couroux me laisse J’esperois que ton bras soutiendrois ma foiblesse ; Mais puisque tu n’as pu m’arracher mon penchant, Pour teindre l’amour, aneantis l’amant. […] Sur un fourneau qu’on t’a chaussé d’avance En trait de feu, je te retrace ces vers. […] Tant de damnés qu’en fete sur la terre, Foule d’élus qui brulent dans ces lieux, Malgré leurs cris, de concert on t’admire ; Ah ciel quel feu !