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431. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IV. La Tragédie est-elle utile ? Platon condamne toute Poesie qui excite les Passions. » pp. 63-130

Mais en même tems s’il nous arrive à nous-mêmes quelque malheur, n’est-il pas vrai que nous nous savons bon gré si nous faisons tout le contraire de ce que nous avons approuvé dans le Poëte ; je veux dire si nous pouvons gagner sur nous de prendre patience & de demeurer en paix, reconnoissant que ce parti est celui d’un homme, au lieu que l’autre est celui d’une femme. […] C’étoit une foule de Peuple & de Femmes qui poussoient des lamentations en suivant Jésus-Christ au Calvaire, Sequebatur multa turba populi, quæ plangebant & lamentabantur eum. […] Euripide qui n’a pas besoin d’elle sur le Théâtre, n’en parle plus, & le Spectateur ignore ce qu’est devenue cette détestable femme, plus coupable encore par le silence qu’elle a gardé, que par les affreuses maximes qu’elle a débitées. […] Ce Pere qui nomme un Acteur de la Comédie Italienne, qui vivoit comme un Saint, & ne montoit jamais sur le Théâtre sans avoir mis un cilice sur sa chair, austérité à laquelle l’engageoit sa Femme, qui exerçant là même profession, vivoit dans la même sévérité de mœurs, nous apprend aussi que cette Comédienne deux ans avant sa mort, se retira du Théâtre, & exhorta son Mari à l’imiter, ce qu’il ne fit pas.

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