Il y a des gens qui aiment si fort les odeurs, qu’ils font parfumer jusqu’à leurs livres ; une bibliothèque odorante fera peu de savans, elle sent moins le savant que la femme. Le Philosophe Zenon dans une assemblée s’étant apperçu que quelqu’un étoit parfumé, dit plaisamment : Nous ne sommes pas tous des hommes, il y a ici quelqu’un déguisé qui sent la femme, il se décèle par ses odeurs. […] Excès de sensualité dont à la longue la santé est altérée ; il est plus ordinaire de parfumer les lettres, certaines gens s’en font un devoir de politesse, sur tout en écrivant aux femmes, & les femmes n’y manquent pas en écrivant à leurs amans. […] Les femmes sauvages , dit plaisamment Montagne, se saupoudrent & encroutent comme nos fritures & nos pâtés avec les drogues de leur terroir ; car chaque pays a les siennes, chaque femme son goût, & chacun prend ce qui le flatte, comme il mange ce qui lui plaît. […] Cette ridicule préparation du corps des femmes rappele les rafinemens outrés de ces gourmands qui font nourrir la volaille & le gibier avec du lait, du sucre, des pastilles, des gâteaux ambrés & parfumés pour leur en donner le parfum & le goût.