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99. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VI. Euphemie. » pp. 129-148

Cette historiette inutile à la piece, aussi ridicule que fausse, n’a été fabriquée que pour rendre les Couvents odieux, en représentant la profession comme un acte tyrannique d’une part, & imbécille de l’autre, quoiqu’il n’y en ait point où l’Eglise prenne de plus grandes précautions. […] Mais l’Auteur se connoît peu en conversions ; il défigure si sort celle-ci, qu’elle est très-douteuse, ou plutôt fausse, & un nouveau crime. […] Ces fureurs, ces emportemens, ce désespoir, ce langage passionné, ces motifs vicieux, qu’on veut donner pour une conversion héroïque, une victoire complette, un chef-d’œuvre de la grace, & qui dans l’esprit de l’Evangile sont de nouveaux crimes, font un jeu scandaleux de la religion & de la vertu, enseignent à se contenter d’une fausse conversion, & rendent suspectes les véritables. […] On y voit une multitude de vers enjambés, vrai défaut dans la poësie noble, des rimes semblables très-voisines, de mauvaises constructions, des inversions forcées, des termes impropres, du précieux, du galimathias, des contresens, des idées fausses.

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