Les anathêmes de l’Évangile, les exhortations des Prédicateurs, les réflexions des livres pieux, ne portent donc plus qu’à faux, & ce n’est pas sans doute pour le dix-huitieme siecle qu’un Dieu a dit de fuir le monde ; car enfin le monde est aussi réformé que le théatre. […] Raisonnement ridicule ; faux dans le fait, le théatre n’est point épuré ; faux dans la conséquence, les discours licencieux, les seuls dont on dit qu’il est corrigé, fussent-ils réellement suprimés, il n’en seroit pas moins dangereux. […] Une fausse sécurité endort, on en est plûtôt dans le piege. […] Cette séparation, si convenable, seroit ridicule à Paris, où l’on se fait une fausse politesse de mêler par-tout les femmes, jusques dans les endroits où elles ont le plus de liberté, & souvent le plus d’intrigues. […] Le spectateur, par quelque faux jour, par l’éloignement, l’embarras de la foule, en perdît-il quelque trait, l’Acteur qui joue avec elle, saisit tout, il est obligé par son rôle de se repaître de cet objet, de lui marquer la plus vive passion.