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312. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160

un faux Philosophe rempli de lui-même, qui se complaît dans le mérite sauvage de détester l’humanité ; mais qui ne la déteste que sur des vains prétextes, et qui ne reproche à son siècle que des défauts superficiels, plus intéressants pour la société que pour les mœurs. […] Ce sont, comme dit un Auteur1, « certaines qualités qui ne sont pas tant un crime, qu’un faux goût, qu’un sot entêtement, comme vous diriez l’humeur des prudes, des précieuses, de ceux qui outrent les modes, qui s’érigent en Marquis, qui parlent incessamment de leur noblesse ; car pour la galanterie criminelle, l’envie, la fourberie, l’avarice, la vanité, et choses semblables, on ne peut croire que le Comique leur ait fait beaucoup de mal. […] L’éloge qu’en fait M.F. est juste ; la conséquence qu’il en tire est fausse ; rien n’est moins favorable aux spectacles d’à présent, que ce Discours. […] On a appris au catéchisme que les pompes du démon et le péché sont choses très distinctes ; et quand on y explique ce que c’est que renoncer à satan, à ses pompes, et à ses œuvres, on nous dit que par satan, il faut entendre le monde ; par les pompes de satan, les pompes du monde, qui sont l’éclat trompeur et le faux brillant des richesses, ses honneurs, ses plaisirs, ses vanités, ses coutumes pernicieuses, ses maximes corrompues, etc. et par les œuvres, toutes sortes de péchés.

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