Comme s’il y avoit du fanatisme à laisser tout son bien à sa famille & à vivre d’aumône ; & de la genérosité à insulter le pauvre à qui on donne un morceau de pain de son superflu. […] La nation théatrale devient nécessairement cruelle, sans douceur, sans charité, sans compassion, insensible aux malheurs du prochain, à la misere des pauvres, querelleuse, difficile dans le commerce, brusque, intraitable dans la famille, dure à ses domestiques. […] Les désordres habitans des grandes villes & de toute société où la richesse introduit la fainéantise, sont presque inconnues dans les provinces éloignées, dans les petites villes & les familles laborieuses. […] Cette trouvaille est annoncée dans tous les Journaux, comme un évenement qui va illustrer le dix-huitieme siecle, & rend ce mauvais service à Montagne & à sa famille, de faire paroître au grand jour ce qui n’auroit pas dû sortir de son vieux coffre. […] On ne sait qu’admirer davantage, l’indifférence de la famille de Montagne pendant deux siecles, ou l’entousiasme de l’Editeur.