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224. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

Nos faiseurs de fables qui ont rendu toutes les vérités mystérieuses pour nous les faire entendre d’autant mieux, qu’il nous aurait plus coûté à les deviner, nous ont représenté celle dont je parle sous l’alliance du Dieu du travail, et de la Déesse du plaisir. […] Tous les traits d’esprit nous plaisent, quand ce ne serait qu’à bien déguiser un mensonge ; on le reconnaît tous les jours, nous dédaignons de voir ce qui se passe devant nos yeux, et nous donnons de l’argent pour assister à la représentation d’une fable. […] Ce qu’on en peut dire de moins criminel, c’est qu’une telle lecture est une viande creuse qui éveille l’appétit et ne le nourrit point : Les vertus qui y sont décrites n’y sont qu’en couleur et les vices y sont en réalité ; si on y lit du bien, il n’entre dans l’esprit que comme une fable, et le mal qu’on y remarque est considéré comme une vérité : Une fausse recherche et un plaisir imaginaire font les mêmes impressions dans l’âme et dans le corps du Lecteur que si la chose s’était passée avec toutes les circonstances, dont elle est embellie.

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