L’on croit s’assembler au Spectacle, et c’est là que chacun s’isole ; c’est là qu’on va oublier ses amis, ses voisins, ses proches, pour s’intéresser à des fables, pour pleurer les malheurs des morts, ou rire aux dépens des vivants. […] Au fond, quand un homme est allé admirer de belles actions dans des fables, et pleurer des malheurs imaginaires, qu’a-t-on encore à exiger de lui ? […] Je réponds que, quand cela serait, la plupart des actions tragiques, n’étant que de pures fables, des événements qu’on fait être de l’invention du Poète, ne font pas une grande impression sur les Spectateurs ; à force de leur montrer qu’on veut les instruire, on ne les instruit plus. […] Tous les sujets des Pièces n’étant tirés que des antiquités nationales dont les Grecs étaient idolâtres, ils voyaient dans ces mêmes Acteurs, moins des gens qui jouaient des fables, que des Citoyens instruits qui représentaient aux yeux de leurs compatriotes l’histoire de leur pays. 4°.