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49. (1845) Des spectacles ou des représentations scéniques [Moechialogie, I, II, 7] pp. 246-276

Purgez et épurez le théâtre, dépouillez-le de tout le prestige des passions et des intrigues érotiques, et réduisez-le à l’expression pure du beau, du grand, du sublime, du généreux ; dès-lors les spectacles, aux yeux de la multitude, perdront tout leur intérêt et le théâtre restera désert : preuve donc que les représentations scéniques, prises dans leur ensemble comme elles se font aujourd’hui, sont évidemment blâmables et doivent par conséquent être généralement interdites aux chrétiens, qui n’y rencontrent ordinairement que des occasions de chute et des périls évidents et certains. […] « Songez, continue le sublime écrivain, si vous oserez soutenir à la face du ciel des pièces où la vertu et la piété sont toujours ridicules, la corruption toujours excusée et toujours plaisante, et la pudeur toujours offensée, ou toujours en crainte d’être violée par les derniers attentats, je veux dire par les expressions les plus impudentes, à qui l’on ne donne que les enveloppes les plus minces. » (Traité sur la comédie.) […] Il faut faire remarquer ici que Sanchez ne se sert pas de l’expression valdè turpes, très ou du moins notablement obscène, lorsqu’il avance qu’il n’y a point de péché mortel quand on assiste à un spectacle obscène, turpis ob solam vanam curiositatem, etc. On n’aurait pas dû, d’après cela, appliquer l’expression notablement obscène à ce dernier cas, ou à la représentation où l’on ne fait faire qu’un péché véniel, et l’on aurait dû se contenter de dire tout simplement : représentation indécente, qui certainement dit moins que notablement obscène ; sans qu’il faille en conclure que nous croyons que l’on ne pèche que véniellement quand on assiste sans nécessité à un spectacle indécent.

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