Il me paraît donc que la Tragédie d’Iphigénie peut rester telle qu’elle est ; sauf à examiner pourtant avec attention, s’il n’y a rien, dans les maximes et dans les expressions, qui puisse blesser la pureté des mœurs ; ce que je ne me suis pas donné la peine de rechercher. […] Quant à l’amour de Pulchérie et de Léonce, outre qu’il ne leur échappe pas la moindre expression qui fasse connaître leur passion, je trouve que c’est une espèce d’amour que ni les Anciens, ni les Modernes n’ont jamais traité avant Corneille. […] Il me semble donc que l’on pourrait laisser Andromaque telle qu’elle est, et lui donner place sur le Théâtre de la Réforme ; après avoir pourtant fait précéder un examen très exact des maximes et des expressions de cette Pièce, pour corriger celles qui pourraient blesser les bonnes mœurs. […] la rebuter par des paroles dures, l’affliger encore d’avantage par des expressions farouches, ce procédé n’aurait-il pas tenu de la férocité et de la barbarie ?