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32. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [R] » pp. 447-466

On fera faire à ces Enfans les Exercices ordinaires ; c’est-à-dire, qu’on leur enseignera le Latin & le Grec, parce que la Langue Française tient trop de l’un & de l’autre pour qu’on puisse la savoir parfaitement sans leur secours : les Etudes se continueront jusqu’à la Philosophie inclusivement. […] Outre ces Exercices ordinaires, deux fois la semaine les Acteurs & les Actrices qui lors occuperont les Théâtres de la Capitale, viendront donner des leçons aux Elèves, sur un Théâtre construit à cet effet dans une des Salles du Collége : ce seront ces Acteurs qui décideront, d’après les dispositions des Sujets, à quel genre ils devront s’appliquer, & qui prescriront à chaque Elève la Pièce qu’il doit apprendre. […] Ce serait après ces Exercices publics qu’on ferait un triage des Sujets qui ne seraient pas propres au Théâtre : les Garsons mis au rejet après la troisième année deviendraient Soldats ; & les Filles, Ouvrières dans des métiers utiles : on continuerait l’éducation des autres, que le sort de leurs Camarades rendra plus ardens & plus attentifs. […] A treize ans, le sort des jeunes Actrices sera décidé, puisqu’elles auront alors accompli les trois années d’Exercices propres à déveloper le talent : mais on attendra que les Garsons aient accompli seize ans, tant pour la voix que pour l’actricisme. […] Les jeunes Elèves ne débuteront sur les Théâtres publics, qu’après en avoir été jugés dignes aux Exercices généraux qui se feront chaque année : les Magistrats pourront retarder le temps du début ou l’avancer, suivant les circonstances, ou les talens des Elèves, ou le besoin du Théâtre, & la convenance de l’âge dans certaines Pièces.

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