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271. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Hubert qui est plein de vie, et qui a renoncé au Théâtre depuis longtemps, pour passer le reste de ses jours dans des exercices continuels de piété, soit qu’il demeure dans la solitude de Suresnes, où il mène une vie d’Anachorète peu différente de celle de MM. les Directeurs du Mont Valérien, ou des Ermites ; soit qu’il demeure à Paris, où il édifie son prochain par sa charité et par son assiduité à sa Paroisse ; et par le sacrifice qu’il a fait de son fils unique au service de Dieu et de l’Eglise : afin que ce fils achève de réparer dans la sainteté de son état ce qui aura échappé à la pénitence du père. […] On se trouve dans une certaine indolence pour les devoirs du Christianisme, dans un certain relâchement, dans un je ne sais quel vide de Dieu, dans une indisposition et une inapplication si grande dans les exercices de piété, que quand même on ne serait pas engagé dans de grands désordres, on peut dire que l’on vit parmi les Chrétiens d’une manière toute païenne ; et c’est un mal qui ne vient pas tout d’un coup, mais peu à peu, d’une manière imperceptible et par degré : car le crime a les siens, de même que la vertu. […] Que s’il les laisse dans l’exercice de leur profession, la Politique ne manquera pas de raisons pour le mettre à couvert et pour l’excuser des mauvaises suites qui arrivent contre son intention, et qui n’arriveraient peut être pas, si les Comédiens étaient plus fidèles à suivre les Ordonnances qui leur défendent de mêler rien de déshonnête dans leurs Pièces de Théâtre.

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