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264. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

Certainement leur effet n’est pas si prompt ; on résiste plus longtemps aux atteintes d’une fièvre, qu’à l’activité du venin, et nous voyons même que les fièvres pourprées qui sont les sœurs de la peste, n’exercent leur violence qu’à cause d’un air envenimé que nous avons respiré : Il faut donc dire que le venin fait tout une autre altération dans nos corps ; puisqu’il ruine notre tempérament d’une si prodigieuse vitesse, qu’à peine a-t-on le loisir de lui opposer le contre-poison. […] On ne fera point un scandale général de quelques sottises particulières et inconnues : Comme si une infamie pouvait être trop tôt oubliée, ou qu’il fût besoin que chacun sût le vice pour avoir plus d’insolence à pratiquer le mal : Tant s’en faut qu’on exerce maintenant plus de rigueur en leur endroit, ou qu’on les tire en une justice plus sévère quand ils ont excédé, on leur fait encore plus de faveur dans le Christianisme. […] Ceux-ci sous couleur de visiter leurs meutes exerçaient une cruelle tyrannie : A les ouïr parler, jamais les chiens n’étaient assez bien ; tantôt ils étaient trop maigres, tantôt trop gras ; ils étaient mal peignés, crasseux, galeux, ils baissaient la tête, ils feignaient du pied ; et en quelque disposition qu’ils fussent il y avait toujours matière pour intenter un procès, dont les pauvres gens ne sortaient point qu’après avait payé une bonne amende.

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