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169. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VIII. Comédie du Tartuffe. » pp. 161-179

Il le répette dans l’Avare, comme si c’eût été dommage de perdre un si bon mot & de si bons exemples donnés à la jeunesse :    Non, voyez-vous, ma mère, Il n’est père ni rien qui puisse m’obliger. […] Ce personnage d’Elmire est d’une noirceur, d’une bassesse, d’une infamie dont le théatre fournit peu d’exemples. […] Pour bien instruire, il ne faut qu’indiquer légèrement le mal, & donner des leçons & des exemples de vertu. […] C’est le scandale commun à toutes les comédies : on commence par enseigner, offrir, mettre en action le péché, pour en venir au foible & tardif correctif de quelque mot de vertu, qui ne réparera jamais le coup mortel qu’ont porté au fond du cœur les attraits & les embellissemens du vice, & à la vertu le ridicule & les ombrages répandus sur ceux qui la pratiquent, dont on engourdit le zèle, énerve les bons exemples, détruit le crédit, affoiblit les exhortations, & empêche par respect humain d’embrasser les exercices.

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