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126. (1666) Réponse à l'auteur de la lettre « letter » pp. 1-12

Mais vous croyez avoir grande raison, et vous apportez l’exemple de saint Jérôme comme si ceux de Port-Royal avaient dessein de s’en servir pour justifier une prétendue contradiction dont vous accusez leur conduite « vous nous direz, leur dites-vous,o que saint Jérôme a loué Rufin comme le plus savant homme de son siècle, tant qu’il a été son ami, et qu’il traita le même Rufin comme le plus ignorant homme de son siècle depuis qu’il se fut jeté dans le parti d’Origène. » Vous devinez mal, ils ne vous diront point cela, ce n’est point leur pensée, c’est la vôtre, mais quand ils auraient voulu dire une si mauvaise raison et d’une manière si injurieuse à saint Jérôme, Vous deviez attendre qu’ils l’eussent dit, et alors vous auriez eu raison de vous railler d’eux, au lieu qu’ils ont sujet de se moquer de vous. […] « Saint Grégoire de Nazianze, dites-vous, n’a pas fait de difficulté de mettre la Passion de Notre-Seigneur en Tragédie r »,  mais quoiqu’il en soit, si vous prétendez vous servir de cet exemple, il faut vous résoudre à passer pour un Poète de la Passion, et à renoncer à toute l’Antiquité Païenne. […] Si vous ne suivez son exemple vous ne pouvez employer son autorité, et vous ne sauriez dire que parce qu’il a fait une Tragédie Sainte, il vous est permis d’en faire de profanes. […] David, Salomon, saint Prosper ont fait des poésies, et à leur exemple ceux de Port-Royal en ont fait aussi. […] [NDE] Goibaud du Bois cite la pique ironique de Racine : « Je ne doute point que vous vous justifiiez par l’exemple de quelque père : car qu’est-ce que vous ne trouvez point dans les Pères ? 

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