Rien de plus direct, de plus essentiel, & de plus naturel à ces piéces, que d’exciter les passions les plus dangéreuses, non par hazard & par accident, mais directement. […] C’est donc combattre les régles de l’art, & les principes des maîtres, que de dire… Que le Théatre n’excite que par hazard & par accident, les passions qu’il entreprend de traiter. […] Dites encore, que les discours, qui servent à allumer de telles flammes… Dites, que toutes ces choses, & cent autres de cette nature… n’excitent les passions, que par accident, pendant que tout crie, qu’elles sont faites pour les exciter, & que si elles manquent leur coup, les régles de l’art sont frustrées, & les Auteurs & les Acteurs travaillent en vain. […] « Combien, dit-il, de personnes fort chastes, qui y sentent exciter des passions, dont elles ne s’appercevoient pas auparavant, & qui par là, donnent insensiblement accès au déréglement ? […] Où sous prétexte de représentations innocentes par elles-mêmes, on excite les passions les plus dangéreuses : on offense la vertu des uns, & l’on corrompt celle des autres. » Dans son Mandement cité pag. 15.