C’est pourquoi Saint Augustin dit en beaucoup d’endroits, que l’Ecriture n’instruit les hommes qu’en leur prescrivant d’aimer Dieu, et d’avoir en horreur tout ce qui peut nourrir ou exciter en eux un amour opposé à la charité Aug[ustin]. de Doct[rina]. […] Voilà à quels motifs sont destinés les effets les plus éclatants de la divine puissance que l’Ecriture rapporte, à faire trembler ceux qui veulent jouir des plaisirs du siècle, à consoler les Justes qui souffrent pour Jésus-Christ, et à exciter l’espérance dans les pécheurs, qui voulant se convertir ont besoin de grands exemples de miséricorde que l’Ecriture rapporte ; « ut per patientiam et consolationem scripturarum spem habeamus ». […] On veut des sujets qui excitent les passions, et on ne manquera pas de prendre des endroits366 que l’Eglise ne permettait autrefois de lire qu’avec des précautions qui ne sauraient s’observer à la Comédie. […] » Avec ces réflexions de l’Ecriture ; tout devient saint, mais on les passe comme inutiles, pour supposer que Judith s’excite à jeter des regards funestes à la pudeur, et on s’imagine la voir. […] Il serait à souhaiter que bien des gens lussent le discours qu’il a fait, pour montrer combien se trompent ceux qui voulant vivre en Chrétiens, ne laissent pas de se trouver dans les parties de plaisir, où les chants agréables entretiennent l’esprit et le cœur dans la mollesse : « Où se trouvent les chœurs de musique, qui excitent la sensibilité et les applaudissements des Spectateurs, dit ce grand Saint, là aussi se forme l’aveuglement des hommes ; les Anges en gémissent, et la fête n’est que pour le Démon.