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30. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE II. » pp. 19-41

Or il est certain que la Comédie excite des désirs, et fait tenir des discours criminels à presque tous les jeunes gens spectateurs des Comédies, et qui en iont le plus grand nombre. […] Par saint Jean Chrysostome, qui soutient que le commandement du décalogue, Non concupiscens, renferme la défense des Spectacles qui réveillent et qui excitent la Concupiscence. […]  » Il n’y a rien de plus scandaleux dans tous les Spectacles, que de voir avec quel soin et quel agrément les hommes et les femmes y sont parées : les expressions même de leurs sentiments conformes ou différents pour approuver ou désapprouver les choses dont ils s’entretiennent, ne servent qu’à exciter dans leurs cœurs des passions déréglées. […]  » Ces jeux-là seulement peuvent passer pour honnêtes, dans lesquels on ne voit pas paraître de femmes, où il n’y a rien qui puisse donner de mauvaises pensées, ni réveiller ou exciter un amour déréglé. D’où il conclut que les Comédies de ce siècle ne se jouant jamais sans femmes, sans expressions tendres, capables de donner de mauvaises pensées, et qui excitent souvent un amour déréglé ; il faut dire que les Comédies ne sont pas des jeux honnêtes, mais très criminels et très dangereux.

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