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88. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92

Les Jesuites, quoique par un excès de complaisance pour le goût des grands & du public sissent jouer des pieces dans leurs Colleges, en quoi ils étoient repréhensibles, les Jesuites n’ont jamais approuvé le théatre public, & tous ceux qui ont écrit sur l’éducation Mariana, Jouvenci, &c. l’ont toujours cru pernicieux à la jeunesse. […] Le théatre renverse cette morale ; il excuse, il permet tout dans la vue du mariage, & il prétend légitimer dans le jeune-homme, dans l’Acteur, dans le spectateur, toutes sortes d’excès par cette frivole défaite ! […] Melpomene n’y déclame pas, elle y rugit, & s’y avilit à force de barbarie ; elle ignore les bienséances, les passions tendres, les progrès naturels des sentimens & des actions, les nuances même des passions ; elle n’est pas fiere & sévere, mais brutale & féroce ; elle se précipite dans les excès. […] Il est décidé dans la morale que ce sont des péchés mortels qui conduisent aux derniers excès.

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