Saint Thomas répond à ce passage de saint Chrysostome, qu’il doit s’entendre des personnes qui s’abandonnent aux jeux avec excès, et qui n’ont point d’autre fin que le plaisir du jeu, comme ceux dont parle le Sage, qui croient que cette vie n’est qu’un jeu : « De his qui inordinate ludis utuntur, et præcipue eorum qui finem in delectatione ludi constituunt. » Notre Docteur adopte cette réponse, et prétend qu’elle peut être appliquée à tout ce que l’on objecte contre les Spectacles de la part des Pères, « Qui ne se sont, dit-il, tant déchaînés contre la Comédie, que parce que de leur temps l’excès en était criminel et immodéré : et s’ils l’eussent trouvé, comme elle est à présent, conforme aux bonnes mœurs et à la droite raison, ils ne l’auraient pas tant décrié ; mais ils auraient cru, comme saint Thomas, qu’il n’y a point de mal à y assister. […] Car saint Thomas explique saint Chrysostome, « des personnes qui usent des jeux avec excès, et qui ne se proposent point d’autre fin que le plaisir du jeu » : et lui veut qu’on l’entende de l’excès des jeux mêmes, et de l’horreur qui accompagnait autrefois les Spectacles ; ce qui n’est pas tout à fait la même chose. […] Mais il soutient que tout cela ne regarde que les excès de la Comédie ancienne, et qu’ainsi on n’en peut tirer de preuves contre celle d’aujourd’hui. […] Que dans les Spectacles il y ait un milieu criminel entre la danse de David et les infamies de la gentilité idolâtre ; on ne peut en douter, et notre Docteur lui-même n’en doute pas, puisqu’il abandonne les représentations qui ne sont pas tout à fait pures, quoiqu’elles n’aillent pas jusques aux excès des Païens. […] Ce qui est néanmoins très faux, rien ne pouvant prescrire ni prévaloir contre le Droit divin qui condamne tous ces excès.