A ce langage, emprunté de deux Misomimes *, je répondrai, que, sans être hideuses, les passions mises hors de l’unisson, par l’excès, laissent le Spectateur au-dessous d’elles, & qu’il les partage moins alors qu’il ne les juge ; Que le vice sous le masque, fait soupçonner sa difformité aussi grande qu’elle est, sans blesser la vue du Sage, & salir l’imagination des jeunes-gens… […] Oui : c’est-à-dire, que leur excès étant trop au-dessus du ton que peuvent prendre celles d’un simple Spectateur, il les laisse s’élever, s’y intéresse moins que si elles étaient à l’unisson, les observe, & s’instruit par leurs effets. […] Cet Auteur, ancien Comédien, devait mieux que personne, connaître les inconvéniens de son état : il est une passion, dont il reproche à la Dramatique de mettre sous les yeux les séduisans excès, avec lesquels il donne à entendre que le Spectateur est toujours à l’unisson, parce que, selon lui, il n’est aucun degré d’amour par lequel le plus grand nombre des Spectateurs n’ait passé ; ce qui est d’autant plus vrai, à notre égard, ajoute t-il, que les modernes n’ont pris de cette passion que le doucereux & le faible ?