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87. (1665) Réponse aux observations touchant Le Festin de Pierre de M. de Molière « Chapitre » pp. 3-32

Et puisqu’il nous dit qu’il voudrait que tout le monde fût heureux, ne se contrarierait-il point en nous laissant une pente si naturelle pour le mal, s’il ne nous réservait une miséricorde plus grande que notre esprit n’est faible et léger ? […] Je ne prétends point ici prouver que les vers de Monsieur de Molière sont pour les jeunes gens des instructions paternelles à la vertu, mais je veux vous montrer clairement que les esprits les plus mal tournés ne sauraient trouver la moindre apparence de vice. […] Cher écrivain, de peur qu’en travaillant à vous attirer cette réputation d’homme de bien, vous ne perdiez celle que vous avez d’être fort habile homme et plein d’esprit, je vous conseille en ami de changer de sentiment. […] Nous savons bien que Monsieur de Molière a trop d’esprit pour n’avoir pas des envieux. […] Car me soutiendrez-vous que c’est par charité que vous l’accusez de piller ses meilleures pensées, de n’avoir point l’esprit inventif et de faire des postures et des contorsions qui sentent plutôt le possédé que l’agréable bouffon ?

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