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86. (1770) Des Spectacles [Code de la religion et des mœurs, II] « Titre XXVIII. Des Spectacles. » pp. 368-381

Les préceptes peuvent diriger, les récompenses encourager, les menaces intimider, les peines arrêter ; mais un exercice qui, éclairant l’esprit, le formeroit ; qui, touchant le cœur, le corrigeroit ; qui, faisant connoître la vertu, la rendroit aimable ; qui, montrant le vice, en découvriroit la laideur, seroit le plus beau présent qu’on pût faire au public. […] Dans nos représentations antiques & grossières, l’esprit à la vérité ne brilloit pas, mais le cœur y gagnoit ; nos pères s’y délassoient ; ils en sortoient meilleursa. […] Aujourd’hui tout est renversé dans les spectacles qu’on nous offre ; si l’esprit paroît y gagner, le cœur à coup sûr y perd, ou plutôt le cœur & l’esprit y perdent. […] Théodose le jeune & Valentinien défendent de représenter aucuns jeux, soit du Théâtre, soit du Cirque, les Dimanches, les jours de Noël, Epiphanie, Pâques, & les cinquante jours jusqu’à la Pentecôte ; les Fêtes des Apôtres, afin, dit la Loi, que le peuple n’étant point distrait dans ces saints jours par des plaisirs profanes, puisse appliquer tout son esprit au service de Dieu : ils soumettent à cette Loi les Payens & les Juifs. […] Les Apologistes du Théâtre ne font pas honneur à leur esprit (peut-être même à leurs mœurs), quànd ils en prennent la défense.

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