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574. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

Cette supposition est non seulement contre le vrai, mais elle est dangereuse, en ce qu’elle peut induire quelques maîtres faibles, à se conduire ainsi, ce qui les exposerait à donner dans tous les travers que l’esprit servile peut suggérer, par intérêt, par malignité, ou par défaut d’apercevance, &c. […] Créons donc un nouveau Théâtre Français : formons-nous des Acteurs d’un ordre nouveau, dignes des Chef d’œuvres qu’ils représenteront ; du Jeune-homme honnête, de l’innocente & naïve Beauté qui viendront s’y former le cœur & l’esprit. […] C’est-là qu’on pourrait faire renaître tous les genres de Danse en usage chez les Anciens ; qu’on exécuterait heureusement dans les entr’actes une précession de scène, qui peindrait en mimes expressives, ce que la Musique & la Poésie doivent ensuite rendre à l’oreille & parler à l’esprit. […] Evremond dit que l’admiration est la marque d’un petit esprit… Il y a des esprits qu’il est extrêmement difficile d’étonner, ce sont ceux que la Métaphysique a élevés au-dessus des choses faites ». […] Je ne partage pas cette mauvaise humeur contre notre siècle ; mais il est certain que l’esprit dépare une Pièce qui doit être touchante ou terrible, & j’ai toujours ouï-dire, que le style de Sénèque annonçait la décadence.

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