« Tous ces grands divertissemens sont dangereux, dit M. de la Rochefoucault, on sort du Spectacle le cœur si rempli de toutes les douceurs de l’amour, & l’esprit si persuadé de son innocence, qu’on est tout préparé à recevoir ses premieres impressions, ou plutôt à chercher les occasions de les faire naître dans le cœur de quelqu’un, pour recevoir les mêmes plaisirs, & les mêmes sacrifices que l’on a vû si bien représentés sur le Théâtre. Nous ne nous proposons pas, dit M. de la Mothe en son discours sur la Tragédie, d’éclairer l’esprit sur le vice & la vertu, en les peignant de leurs vraies couleurs, nous ne songeons qu’à émouvoir les passions par le mêlange de l’un & de l’autre, & les hommages que nous rendons quelquefois à la raison, ne détruisent pas l’effet des passions que nous avons flattées.