Comme la nature nous a faits les uns pour les autres, elle nous a liés par cette sympathie ou communication réciproque de nos passions ; de sorte qu’une personne vicieuse qui nous parle fortement, ne manque point de nous tourner l’esprit et le cœur comme le sien, et par consequent de nous infecter de son venin, à moins que nous nous tenions attachés à la vérité pour n’être pas ébranlés par ses paroles, et que nous n’excitions en nous-mêmes des passions opposées à celles qu’elle nous inspire. […] Outre les raisons que nous en avons apportées, l’on peut encore considérer que ce plaisir est contre la nature des divertissements licites, qui est de fortifier l’esprit en le relâchant, et de le rendre propre à exercer avec plus de vigueur ses fonctions ordinaires, et particulièrement celles où la Religion l’engage. […] Il arrive la même chose à l’esprit qu’aux corps qui ont été mûs avec violence. […] L’esprit se trouve encore à la Comédie après que l’on en est sorti, et comme il s’est accoutumé à des passions violentes, à voir des choses qui le remuent fortement, il devient insensible aux mouvements du S.