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72. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. » pp. 48-67

D’abord c’est une défense générale à tous les Fidèles d’assister à aucune espèce de comédie ; ce qui leur a été défendu de tout temps comme contraire aux bonnes mœurs. […] Cette Société si éclairée et si politique, dit-on, non seulement approuve la comédie dans ses Casuistes, pourvu qu’elle ne soit point obscène, mais encore compose, imprime, représente dans tous ses collèges des pièces de toute espèce. […] Ils n’ont parlé de quelques pièces singulières que rarement, avec de grandes précautions, et faisant au public une espèce d’excuse. […] Je suis pourtant persuadé que les innombrables pièces que les Jésuites ont données dans leurs collèges ; l’idée et le goût du théâtre, qu’ils ont partout inspiré, sans doute sans le vouloir, aux enfants, à leurs familles, au public ; cette espèce de décision pratique de gens très respectables, qui lève insensiblement tous les scrupules ; la connaissance des Auteurs, la lecture des livres dramatiques, qu’ils ont facilitée et accréditée ; ces danses, ces décorations, ces habits, ce jeu, qu’ils ont pompeusement mis sous les yeux ; que tout cela est une des causes imperceptibles de leur suppression.

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