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255. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

J’ai donc douté, Monsieur, si ce n’était pas quelqu’un de ces Docteurs scéniques qui eût voulu nous donner son rôle par écrit, et réjouir ainsi le Public par une espèce de Comédie, où la Comédie serait jouée elle-même, en la canonisant en apparence : et j’ai même mieux aimé me laisser aller à ce dernier sentiment, afin d’avoir lieu d’égayer un peu la matière en certains endroits, et de vous moins ennuyer par les réflexions que je prétends faire sur toutes les parties de cette Lettre, et dont quelques-unes seront assez sérieuses. […] Et dans sa Constitution 38. il ne veut pas même qu’en aucun endroit de la Maison on souffre de ces poupées de dévotion qui vont à représenter Notre Seigneur, la Vierge, les Anges, ni aucune autre chose de cette espèce, parce que tout cela ne tend qu’à dissiper l’esprit chrétien, et à reveiller l’esprit du monde. […] Notre Docteur emploie une autre espèce de lexiveo pour effacer la tache d’infamie dont les Comédiens se trouvent marqués dans les Lois Impériales. […] Cette lexive, quelque excellente qu’elle paraisse à notre Docteur, n’a pas encore enlevé la tache des Comédiens : le temps avec tous ses changements n’a point encore couvert leur infamie ; c’est en eux une espèce de caractère ineffaçable. […] Cela paraît impertinent, et cela l’est effectivement très fort ; mais cela n’est pas cependant moins vrai, suivant notre Docteur : et pour le justifier, il n’y a qu’à réduire ses propositions dans une espèce de forme.

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