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343. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE III. Extrait de quelques Livres.  » pp. 72-105

M. l’Abbé Le Monier vient de donner la traduction des satires de Perse, & les comédies de Térence ; dans le premier se trouve un portrait ingénieux & très-ressemblant de nos petits-maîtres, amateurs de la comédie, incapables d’entendre les vers obscurs, serrés & pressants de cet ancien satyrique. […] Les personnages odieux sont des valets & des parasites, toujours punis au moins par le mépris ; si des jeunes gens font des fautes, ils sont entraînés par la violence des passions, & les conseils des valets : belle leçon pour se tenir en garde contre tout attachement deshonête, & tout conseil séducteur : dès que les enfans sont en état d’entendre Térence, tout les intéresse, les amuse, les instruit. Ce traducteur voyoit depuis long tems avec regret soustraire aux jeunes gens, à qui on apprend le latin, faute d’une traduction convenable, à l’usage des colléges, d’un auteur de la plus grande utilité ; il va jusqu’à préférer les comédies de Térence, aux offices de Ciceron, ouvrage moral & philosophique, dit-il, que les enfans ont peine à entendre. […] Il n’y a qu’à aller aux Tragédies de la Greve, on y entendra des blasphêmes plus énergiques que ceux d’Eschile.

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