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143. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE III » pp. 42-76

Cependant combien y a-t-il de pères et de mères qui souffrent sans scrupule que leurs enfants se remplissent l’esprit et la mémoire de ces Chansons, qu’ils les chantent en leur présence et avec plaisir ; de sorte qu’en les répétant librement, ils s’accoutument insensiblement à perdre la honte et la pudeur, qui les ferait rougir dans un âge plus avancé de les entendre, si on ne les avait accoutumés de bonne heure à ce langage corrompu. […] Quelle faute ne commettent-ils point, non seulement lorsqu’ils se plaisent à entendre chanter ces Chansons mondaines par leurs enfants ; mais même à les leur apprendre eux-mêmes ? […] Vous ne devez donc, conclut cet Auteur, trouver rien de doux à vos oreilles, que ce qui nourrit votre âme et la rend meilleure ; et il faut particulièrement vous appliquer à détourner du vice cet organe qui nous a été donné de Dieu pour entendre sa Vérité, et recevoir sa Doctrine. […] Paul dans l’Epitre aux Ephésiens, Chapitre 5 vers. 3. 4. 17. et 19 qui renferment les règles de la conversation des Fidèles ; « Qu’on n’entende pas seulement parler parmi vous de fornication, ni de quelque autre impureté que ce soit, ni d’avarice, comme on n’en doit point ouïr parler parmi des Saints. Qu’on n’y entende point de paroles déshonnêtes, folles et bouffonnes, ce qui ne convient pas à votre vocation ; mais plutôt des paroles d’actions de grâces.

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