» Ils se sont avisés Monsieur d’instruire la jeunesse dans la langue latine qui est nécessaire pour les plus justes emplois des hommes, et de donner aux enfants une traduction pure et chaste d’un Auteur qui excelle dans la pureté de cette langue. Mais vous-même de quoi vous êtes-vous avisé de leur reprocher cette traduction, plutôt que celle des autres livres de Grammaire qu’ils ont donnés au public, puisqu’ils ont tous une même fin, qui est l’instruction des enfants, et qu’ils viennent tous d’un même principe qui est la charité. […] L’un traduit un Auteur pour l’instruction des enfants qui est un bien nécessaire, l’autre fait des Comédies, dont la meilleure qualité est d’être inutiles. […] Cependant vous égalez ces deux esprits, vous ne mettez point de différence entre leurs ouvrages ; et vous obligez toutes les personnes justes de vous dire avec saint Jérôme, qu’il n’est rien de plus honteux que de confondre ce qui se fait pour le plaisir inutile des hommes avec ce qui se fait pour l’instruction des enfants, « et quod in pueris necessitatis est, crimen in se facere voluptatisaf ». […] « Or, de nos jours encore, nous voyons des prêtres de Dieu eux-mêmes négliger les évangiles et les prophètes, mais lire les comédies, fredonner les mots sensuels des vers bucoliques, s’attacher à Virgile, et ce péché que les enfants commettent par contrainte, s’y adonner, eux, volontairement. » (trad.