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145. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

Il est vrai que les Lacédémoniens n’étaient point affectés des danses des jeunes filles nues quoique cet usage, introduit par Lycurgue, soit blâmé universellement, ainsi que son réglement barbare, d’étouffer les enfans qui venaient au monde, qui ne promettaient pas d’être bien faits & vigoureux. […] « ensuite venaient les enfans qui leur répondaient en chantant de toute leur force. […] La piété indignée s’est exilée du séjour des enfans des hommes en proie à l’erreur : faut-il diffâmer la Bible ? […] Nos pères étaient plus méchans que nos ayeux ; nous sommes plus corrompus que n’étaient nos pères, & nous laisserons des enfans encore plus vicieux que nous. » Il se trompe encore une fois ; cette insolente épithète n’est synonyme qu’avec bâteleur : c’est en vain qu’il veut englober l’état de Comédien ; avec celui de Farceur ou d’Histrion ; il ne peut nous choquer étant faux ; on me dira qu’il n’y a que les vérités qui offensent : mais je repondrai que la calomnie révolte, & si l’on trouve trop de fiel dans mes discours, qu’on ne l’impute qu’à la grandeur de mes sentimens, & à la bassesse de mon Adversaire. […] Bientôt les fenêtres furent pleines de spectatrices qui donnèrent un nouveau zèle aux Acteurs ; elles ne purent tenir long temps à leurs fenêtres, elles descendirent ; les maîtresses venaient voir leurs maris, les servantes apportaient du vin, les enfans même éveillés par le bruit, accoururent demi vêtus entre les pères & mères.

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