ou Médée égorgeant ses enfans, pour désespérer son époux ? […] Cependant aujourd’hui les enfans de la foi D’un plus sage transport ont-ils suivi la loi ? […] C’est l’idée qu’Horace continue d’en donner dans la premiere épître du livre 2, qu’il adresse à Auguste. « Nos aïeux, dit-il, ces hommes simples qui vivoient à la campagne dans la plus sobre frugalité, se faisoient un devoir, quand ils avoient renfermé leurs moissons, & qu’ils vouloient jouir d’un repos longtemps attendu, d’offrir avec leurs épouses fidelles, & leurs enfans, compagnons de leurs travaux, un porc à la Déesse de la Terre, une coupe de lait au Dieu Silvain, & au génie qui nous rappelle la briéveté de la vie, du vin & des fleurs. » Ce fut dans ces fêtes, qu’on inventa les Vers fescennins, qui étoient une sorte de dialogues8, dont on ne faisoit d’abord qu’un amusement innocent, mais qui ensuite dégénérerent en satyres. […] Livius Andronicus, Grec de naissance, esclave de Marcus Livius Salinator, & depuis affranchi par son maître, dont il avoit élevé les enfans, porta à Rome la connoissance du Poëme dramatique10.