Mon amour vous le doit, & mon cœur qui soupire, N’ose sans votre aveu sortir de votre empire. […] Ici sa grandeur ni la dignité de l’Empire ne tiennent point contre Bérénice en pleurs. […] Sans cesse elle présente à mon ame étonnée L’Empire incompatible avec mon hymenée ; Et je vois bien qu’après tous les pas que j’ai faits, Je dois vous épouser encor moins que jamais. Oui, Madame, & je dois moins encore vous dire, Que je suis prêt pour vous d’abandonner l’Empire, De vous suivre, & d’aller, trop content de mes fers, Soupirer avec vous au bout de l’univers. Vous verriez à regret marcher à votre suite, Un indigne Empereur, sans Empire, sans Cour, Vil spectacle aux humains des foiblesses d’amour.