Il est vrai encore que le sieur la Harpe, à qui nous devons la rélation de ce grand événement, dans le Mercure de Mars 1773, autre oracle du théatre, dans je ne sai quels vers à lui adressés, compare les grands poëtes dramatiques à Turenne, comparaison brillante, que personne n’auroit devinée. […] Là-dessus, le sieur la Harpe, raporte des vers de sa façon, faits depuis quelque tems, qu’il veut arracher à l’oubli où ils étoient tombés, & où ils vont retomber : en voici quelques-uns sur Corneile & sur Voltaire, & par conséquent sur Moliere, le héros de la fête, & qui les vaut bien ; il compare les dramatiques à Turenne. […] L’art dramatique renferme-t il donc toute la carriere des lettres & des arts ? […] Il n’y a point de ville au monde plus théatrale que Paris, plus féconde en événemens, en établissemens, nouvelles dramatiques ; ou plutôt il n’y a qu’elle qui le soit, & qui les répande dans le public. […] Chacun prit son rang, selon l’ordre des facultés ; le poëte fut introduit par le bedeau, & après avoir fait ses très humbles révérences, il harangua sur les trois Roses, avec tout l’esprit, la politesse, la dignité d’un Dramatique couronné par le premier acteur ; il pria l’assemblée de vouloir bien venir à sa piéce, de l’honorer de son respectable suffrage, qui ne manqueroit pas d’en imposer à ces incommodes siffleurs, & de décider du jugement de la république des lettres.