Des images douces, naïves, attendrissantes, voilà ce qui remue l’ame & l’intéresse. […] Les douceurs d’une inclination, les agrémens d’un commerce sûr, les délices que procure la société d’une femme rendre, honnête, délicate & ingénue ; intérêt qu’elle inspire, le charme qu’elle répand sur tout ce qui l’environne, la décence de son extérieur, le goût & la propreté de sa mise, l’enjouement de sa conversation, la solidité de sa façon de penser, le feu pour de ses caresses, l’innocente & douce volupté qui la conduit & la fixe dans nos bras ; toutes ces délices, que l’honnête homme seul peut goûter avec une épouse chérie, paraissent tristes & maussades aux coureurs des Boulevards ; quand la source des plaisirs est dans le cœur, elle ne tarit point. […] On ne parle, au contraire, dans les conversations & dans les écrits, que de passions douces, de cœurs honnêtes, d’esprits honnêtes, d’ames honnêtes, de créatures honnêtes. […] Tous les traits sont de la plus exacte ressemblance : « Tandis que les siecles n’offrent à nos yeux que des oppresseurs & des opprimés, qu’il est doux, qu’il est consolant, pour l’humanité de voir des Sages réunir autour d’eux, ce que l’éloquence a de force, ce que la Philosophie a de profondeur, ce que la vertu a de majesté, ainsi couverts de tout ce qui peut rendre les Hommes chers, utiles, & précieux à leurs semblables, s’avancer entre les Peuples & les Rois !