On n’est plus dans un âge qui donne prise à la tentation ; mais on autorise les autres par son exemple, ce sont des infirmes1 dont on accélere la chute ; la crainte de déplaire à Dieu les retenoit encore, un homme de poids qui assiste au Spectacle, suffit pour les rassurer, & dès-lors il attire sur soi les désordres où ceux-ci se laissent entraîner. […] On donne le même appui aux Comédiens qui ne monteroient pas sur le Théâtre, remarque Saint Jean Chrysostome1, si personne ne s’empressoit de les entendre, & s’ils n’étoient pas protégés : le mal qu’ils font eux-mêmes, ou qu’ils occasionnent dans les autres, réjaillit sur les Spectateurs qui y contribuent de leur présence ou de leurs éloges. […] S’il leur échappe, dit encore Saint Chrysostome1, une parole de blasphéme ou d’impureté, on leur applaudit, parce qu’elle a été prononcée avec grace, & l’on donne des signes d’aprobation à des personnes qui mériteroient souvent d’être lapidées ; & c’est là le sujet de ma douleur, de voir que l’on prétende justifier une conduite aussi criminelle ? […] Les Flots du Jourdain se retirent pareillement pour lui donner passage, lorsqu’il veut entrer en la terre promise ; le Fleuve remonte vers sa source : la Puissance divine qui repousse les eaux, les fait sortir à gros bouillons du milieu d’un Rocher, pour étancher la soif des Israelites ; on voit une pierre dure parmi les sables brûlans de l’Arabie, que les rosées du Ciel n’arrosent jamais, vomir tout-à-coup une Riviere miraculeuse.