Vous n’en retranchez pas seulement la partie la plus noble, la plus parfaite, et la plus essentielle qui est l’Amour de Dieu sans lequel la charité ne peut être une vertu Chrétienne ; mais vous donnez à l’amour du prochain qui est le seul qui reste sous votre Symbole fabuleux, des bornes si étroites et si resserrées, qu’il est plus propre à représenter un Chirurgien de Village ou un Saltimbanque, que la charité d’un Prélat de l’Eglise. […] On pourrait peut-être penser que ces six infirmes sont autant de Symboles d’infirmes spirituels : Et cela serait alors plus supportable pour représenter la charité d’un Evêque ; mais ce que vous dites ensuite empêche qu’on n’y donne ce sens. […] Il est vrai, lui répliquerait le malade, mais c’est pour cela même que je m’adresse à vous, afin que vous me donniez moyen de sortir de mon dérèglement, en m’appliquant les remèdes de la Médecine spirituelle que Jésus Christ est venu apporter au monde. […] N’est-ce pas, mes Pères, que vous voulez qu’il vous ressemble,22 et « que craignant de perdre aussi bien que vous, la douceur et la commodité qu’il trouve à être aimé, et ne voulant pas se faire des ennemis, et s’engager dans des suites fâcheuses qu’attirent après eux les mécontentements qu’on donne aux hommes, encore que ce soit en faisant sa charge et en soutenant la cause de Dieu ; il demeure dans le silence, et dissimule les péchés des hommes, de peur qu’en les reprenant il ne trouble sa paix en troublant celle des autres.