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209. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Septième Lettre. De la même. » pp. 73-99

Je veux que chacun se prouve à soi-même cette vérité, en ne consultant que la nature & la raison ; & que l’honnête-homme puisse se justifier l’emploi des heures qu’il donne aux plaisirs innocens. […] Il paraît que nous ignorons encore tous les usages de notre Théâtre, & que nous ne connaissons pas toute l’utilité qu’on en peut tirer, pour exciter l’émulation, donner aux recompenses de la Vertu un champ digne d’elles, au châtiment des fautes publiques un tribunal redoutable. […] La bagatelle Heureusement est-elle faite pour donner aux Dames & aux Martons beaucoup de défiance, bien de l’éloignement pour nos jeunes Militaires ? […] Je vois même un avantage considérable à donner de-temps-en-temps cet amusement aux Provinces éloignées ; il consiste en ce que le Spectacle dramatique, quoique momentané, retiendra chez eux les gens aisés, qui ne se verront pas dans la nécessité de venir le chercher coûteusement à la Capitale. […] Des loix sévères, réprimantes, ne seront jamais aimées par des Histrions ; on en a donné la raison plus haut : il faut donc trouver des Acteurs que leur condition, leur état, leurs espérances obligent à penser différemment de ces gens-là.

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