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43. (1771) Sermons sur l’Avent pp. 103-172

Mais comme le monde y trouve de grands avantages pour s’attirer des sectateurs, il en a toujours pris la défense ; & sans doute ces sortes de divertissements n’ont pas manqué d’apologistes redoutables, puisque les saints Docteurs n’ont pas dédaigné de prendre la plume pour les combattre fortement. […] Mais s’ils sont exempts d’un crime si énorme, on ne peut nier en considérant toutes les circonstances qui les accompagnent, qu’ils ne soient d’une indecence injurieuse à la majesté de Dieu, & contraire à la sagesse de l’Evangile ; comme parle un ancien Docteur, nec majestati divinæ, nec Evangelicæ disciplinæ congruere. […] la Religion se sentant deshonorée par ces sortes de divertissements, s’est armée de toutes ses forces pour les combattre, & tout ce qu’elle a eu de Peres & de Docteurs, dans l’Eglise Grecque, dans l’Eglise Latine, dans l’Eglise de France, sont venus à son secours. […] Ce que ce saint Docteur a dit contre les spectacles est infini, & son zele a esté si agréable à Dieu, qu’il a esté récompensé de la Couronne du martyre. […] Quand il le soûtiendroit dans un sens abusif, on ruineroit son opinion par la maxime qu’il a luy-même établie, qu’un Docteur particulier ne fait pas la loy ; & que l’autorité de l’Eglise doit estre préferée à celle d’un saint Jerôme, d’un saint Augustin, & de tout autre Docteur, & par consequent à celle de saint Thomas luy-même, magis standum est autoritati Ecclesiæ, quàm autoritati, vel Augustini, vel Hieronymi, vel cujuscumque Doctoris.

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