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92. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre premier. De la Musique. » pp. 125-183

Selon lui, c’est un art divin, qu’on ne saurait trop estimer, & qui fait le bonheur de l’univers entier. […] Ils lui donnèrent bien une place distinguée dans les cérémonies de la Religion, & dans leurs divertissements particuliers, mais ils ne la regardèrent jamais comme une invention Divine, de laquelle dépendaient la gloire & le salut de l’Etat29. […] Ecoutons ce singulier raisonnement du divin Platon, il prouve que je n’ai point tort de prétendre qu’ils la regardaient comme l’unique source de la sagesse & du maintien du bon ordre : « Toute nouveauté introduite dans le chant, est suivie d’un changement dans l’Etat, & l’on ne saurait toucher aux loix de la musique sans toucher aux loix du Gouvernement » : ceci est-il formel ? […] Elle remplit de cet esprit divin qui fait prophétiser ; du moins les Prophètes demandaient son secours afin de mieux entrer en enthousiasme. […] Corneille-Agrippa n’est pas le seul qui ait fait ce reproche au Chantre divin de la Thrace.

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