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87. (1715) Dictionnaire de cas de conscience « COMEDIE. » pp. 739740-750

Saint Chrysostome en son Homélie soixante-neuvième, sur l’Evangile de saint Mathieu, où il invective contre la Comédie, assure qu’elle est plutôt un mal réel et véritable, qu’un divertissement : « Quicquid ibi geritur non est oblectatio, sed pernicies. […] Ils ajoutent tous deux, qu’ils n’y vont que dans le seul dessein de se récréer et de se délasser l’esprit par un divertissement, qui leur paraît innocent : les Comédies d’aujourd’hui étant beaucoup châtiées et beaucoup plus sérieuses et plus honnêtes, que ne l’étaient les pièces de Théâtre des siècles passés : et qu’enfin c’est une coutume reçue dans tous les pays les mieux policés, sans même excepter Rome, où est le premier Siège de la Religion. […] Il veut bien qu’on puisse donner quelque chose de modéré à ceux, qui donnent ces sortes de divertissements, qu’il appelle selon le langage ordinaire du théâtre Histriones. […] La troisième est qu’il est moralement impossible, que ces Religieux puissent se donner un tel divertissement, sans que cela vienne à la connaissance de quelques Novices, ou de quelques domestiques séculiers : et qu’ainsi ils ne leur causent quelque scandale, ou à ceux qui le pourront apprendre d’eux dans la suite. Qu’on ne nous dise pas, que ces sortes de divertissements se font d’une manière si secrète, qu’il n’est pas possible que les gens du dehors en puissent avoir connaissance ; car nous savons le contraire : puisqu’un Prêtre qui avait été Religieux dans un Ordre qui a de la réputation, nous a assure que cela s’y pratiquait dans le temps qu’il y était ; et il n’y a pas un mois qu’un Docteur de Sorbonne nous assura, que celui qui est le Maître de ces habits de théâtre, lui dit au mois de Janvier de cette année 1717. qu’il en avait fourni à une autre Communauté Religieuse, d’un Ordre même réformé, pour représenter dans le Convent une pièce de cette nature.

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