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134. (1666) Réponse à l'auteur de la lettre « letter » pp. 1-12

Ce discours vous devrait flatter bien sensiblement puisqu’il est tout contraire à celui qui vous a si rudement choqué : Mais si je ne me trompe, il vous déplaît encore plus que tout ce qu’a pu dire l’Auteur des lettres, et peut-être voudriez-vous à présent ne vous être pas piqué si mal à propos de ce qu’il a dit que les Poètes de Théâtre sont des empoisonneurs d’âmes. […] les Saintes Ecritures, avec des discours impudiques ? […] Mais quoi que vous disiez contre des personnes d’un mérite si connu dans le monde et dans l’Eglise ; ce sera par leur vertu qu’on jugera de vos discours, on joindra le mépris que vous avez pour elles, avec les abus que vous faites de l’Ecriture et des Saints Pères ; et l’on verra qu’il faut que vous soyez étrangement passionné, et que ceux contre qui vous écrivez soient bien innocents, puisque vous n’avez pu les accuser sans vous railler de ce qu’il y a de plus saint dans la Religion, et de plus inviolable parmi les hommes, et sans blesser à même temps la raison, la justice, l’innocence et la pitié. […] [NDE] Cette remarque rappelle que les publications des théâtrophobes sont la manifestation ou le relais d’un discours oral souvent tenu en chaire, et qui n’a de cesse d’opposer radicalement le Théâtre et l’Eglise, tout en les présentant bien souvent comme des rivaux.

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