C’est pour ceux que le Ciel fit naître Puissans & justes à la fois, A qui l’on permet d’étre Rois, Parce qu’ils sont dignes de l’être. […] Les Rois ne sont-ils Rois que par la permission de leurs Sujets, qui ne la leur donnent que quand ils sont dignes de l’être ? […] Le roman de Cominges, dont il fait le plus grand éloge, quoiqu’il soit contre la vérité & la vraisemblance, qu’il attribue à une religieuse défroquée & peu scrupuleuse, & qui est digne de l’être ; ce roman n’a que le mérite de l’élégance, de la volupté & de l’irréligion : il n’en faut pas davantage pour être admirable. […] Selon l’expression de sa servante, lorsqu’on voulut lui porter les Sacremens, dont tout le monde faisoit si peu de cas, qui, ni Louis XIV, qui recompensoit tous les gens de lettres, ne pensa à lui, ni l’Académie ne songea à l’adopter, ni Boileau, qui étoit lié avec lui, & avoit vu ses ouvrages, ne le crut digne ni de ses satyres, ni de ses éloges, & lui-même fit brûler ses contes divins dont il fit une sincere pénitence. […] Dans un temple charmant que le goût se rappelle, Et dont lui seul étoit le Dieu, L’amour avoit une chapelle Que desservoit ce grand Prétre Chanlieu, Pontife un peu gouteux, mais Célébrant fidele ; Si digne en tout des Prêtresses du lieu, Et cite-moi deux accidens plus tristes Que les dînées d’agriculteur Et les soupés d’économistes.