/ 407
47. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

D’un autre côté, il n’est pas moins vrai que le peintre de Henri, qu’on dit si timide, si modeste qu’il a fallu l’autorité du premier Prince du Sang, pour le résoudre à donner au public ce qu’il n’avoit fait que pour un théatre de société, n’a pas craint de bien enlaidir son héros, par des basses familiarités & des libertés indécentes prises avec la fille de son hôte, devant son pere & sa mere, & tout le public : ce qui n’est, ni édifiant, ni honnête, ni digne d’un grand prince. […] Ces futilités semées de traits d’esprit, dignes d’un meilleur sort, doivent leur chûte & celle de leur auteur à la mauvaise compagnie à laquelle le Théatre lie le plus honnête homme. […] La plupart des auteurs & des acteurs ne sont à la vérité que des misérables débauchés : mais, dans le grand nombre, il en est qui auroient servi la Religion & l’Etat, si leurs talens avoient eu un objet digne d’eux. […] des Noyers, toute pleine du Théatre, comme il paroît par ses écrits, étoit digne d’avoir ce goût. […] On abandonne au culte du veau d’or, aux pagodes des Indes, aux temples de Paphos & de Cythere, aux fétiches des negres, un culte lascif & insensé, bien digne des divinités qu’on y adore.

/ 407