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31. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

Une autre espece de Spectacles, qui, quoique bien moins abominables, étoient tout aussi dignes de la juste Censure des Saints Peres, étoit la Représentation des Mystères du Paganisme ; car quoiqu’aujourd’hui nous soyons peu touchés des Aventures de Jupiter, de Mars, &c. […] Tout ce qui a rempli le Théâtre long-tems après, n’en étoit pas plus digne, à commencer par les Bandes Italiennes, amenées sous Henri III, qui ne jouoient que des Farces remplies de libertés. […] On n’est responsable que des couleurs que l’on prête aux vices ; & à l’égard de la punition Théâtrale que Dom Juan éprouve à la fin, qu’elle soit bien ou mal représentée, il n’en résulte pas moins l’aveu des Auteurs, que l’impiété de Dom Juan est digne du dernier supplice. […] A l’égard de l’Opéra, qui paroît être-plus difficile à justifier, c’est encore l’affaire des Censeurs de le rendre plus digne du titre honorable qu’il porte d’Académie Royale de Musique. […] On se flatte d’avoir exposé un si grand nombre de raisons, que l’on espere qu’elles produiront des effets utiles ; & une remarque digne d’attention, c’est que les Personnes les plus pieuses & les plus éclairées, s’écartent de leur objet, sans y penser ; car un moyen certain de rendre les Acteurs, les Auteurs & les Spectateurs plus sages, est de lever l’Excommunication prononcée contre les Comédiens.

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