Vous en auriez trouvé sûrement de plus dignes de reproches que celles d’Atrée ou de Mahomet ; vous auriez rempli vos prétendus devoirs sans choquer personne. […] Le goût et les lumières de Madame D., digne nièce du plus célèbre des Oncles, suppléait à la privation des leçons de notre cher maître. […] Vous l’aurez peut-être trouvé un peu moins odieux qu’Atrée, et vous croirez M. de Voltaire moins digne de censure, parce que son imposteur est en quelque façon puni par la mort de Palmire, et qu’il lui fait dire avec transport : « Il est donc des remords. » cg Malgré cela Monsieur je m’efforcerais, si je jouais le rôle de Mahomet, de le rendre aussi odieux qu’Atrée par la façon dont je prononcerais cette hémistiche : je ne l’exprimerais pas avec un transport involontaire qui laisse supposer un reste de sensibilité louable dans le cœur d’un Scélérat, et par laquelle on rappelle peut-être mal à propos l’indulgence ou la compassion du Spectateur ; je voudrais au contraire augmenter l’horreur que Mahomet inspire, en faisant sentir par mon expression que j’ai du dépit d’avoir aucun remord.