/ 391
32. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Lettre premiere. » pp. 2-17

La décision n’appartient qu’aux Juges dont le caractere est émané du thrône & de Dieu même ; un simple Avocat étant un homme isolé, ses avis ne sont nullement des Arrêts ni des Sentences définitives : son ministére n’a lieu que dans la justice contentieuse, il discute les différents & le Sénat prononce, déterminé seulement par la force des preuves, & n’ayant aucun égard à son autorité. […] On loue, il est vrai, quiconque se dépouillant de ses préjugés a recours aux oracles légitimes, & fait en conséquence un sacrifice généreux, brûlant ce qu’il avoit adoré : une telle disposition est toute différente de la vôtre ; dans une affaire d’où votre salut dépend, vous devriez agir avec plus de prudence, votre choix n’est nullement digne de la sagesse chrétienne. […] Deux choses d’une condition toute différente tombent dans la matiere du prêt : 1 : celle que l’usage ne détruit point, comme un meuble, elle revient entre les mains du maître, qui n’en quitte pas la propriété ; on la lui rend avec quelque détérioration, ce qui l’autorise à tirer un certain profit, en vertu d’un contrat qu’on nomme louage.

/ 391